Geneva Science and Diplomacy Anticipator

On fait beaucoup la guerre en 2023 : le monde est actuellement confronté au plus grand nombre de conflits violents depuis 1945 et, aujourd’hui, un quart de l’humanité vit dans des zones affectées par des conflits. Comment anticiper ces périodes de guerre mais aussi réfléchir à la manière de construire la paix et se donner des outils pour mieux comprendre et éviter des conflits : c’est le défi que se lance un groupe d’experts renommés qui se réunit pour la première édition du workshop « Anticiper l’avenir de la paix et de la guerre » qui se tiendra du 4 au 6 avril à Genève.

Trois organisations, GESDA, le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) et la School of International and Public Affairs (SIPA) à Columbia University, unissent leurs forces pour conduire ces discussions qui se tiendront à Genève pour commencer et se poursuivront à New York au début de l’été. Le thème de l’anticipation de l’avenir de la paix et de la guerre sera également abordé lors d’une session pendant le Sommet d’anticipation scientifique et diplomatique de GESDA, en octobre 2023. A terme, un forum permanent conseillant les décideurs politiques sur la nature des conflits futurs et les moyens de les aborder sera créé.

Trois thèmes principaux seront abordés lors de l’atelier. Les participant.e.s s’interrogeront sur la portée et les limites d’une approche scientifique de l’anticipation de la guerre en se demandant, notamment, si une telle approche est possible et quelle méthodologie utiliser.

Ils tenteront ensuite de voir comment certaines évolutions modifient les relations internationales et la géopolitique. « Les États ne sont plus les seuls acteurs qui façonnent la géopolitique. Lorsque nous parlons de paix et de guerre, nous devons tenir compte de ce monde multidimensionnel », explique Jean-Marie Guéhenno, un des experts qui interviendra lors de l’atelier. Les multinationales sont un de ces acteurs qu’il faut désormais prendre en compte, sachant, par exemple, que si Apple était un pays, il serait le huitième Etats le plus riche du monde et Microsoft le douzième.

Finalement, les participant.e.s à l’atelier tenteront d’intégrer ces évolutions dans leur manière d’anticiper l’avenir de la paix et de la guerre. Outre les acteurs qui ont changé, l’évolution technologique joue un rôle capital. Ou comme le résume Jean-Marc Rickli, autre expert de l’atelier, « au XXIème siècle la science et la technologie deviennent des leviers de pouvoir essentiels ». Et de citer l’exemple de la technologie des micropuces ou de la maîtrise de l’intelligence artificielle, deux domaines clés qui peuvent changer la donne.

Ce projet de GESDA sur l’anticipation de la paix et de la guerre est mené avec deux partenaires : le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP), une fondation internationale dont la mission est de promouvoir la paix, la sécurité et la coopération internationale qui est dirigé par l’ambassadeur suisse Thomas Greminger et le SIPA Kent Leadership Programme on Conflict Resolution de l’université de Columbia, dirigé par l’ancien sous-secrétaire général des Nations Unies pour le maintien de la paix, le professeur Jean-Marie Guéhenno.